Chapitre 13
La force d’attraction de la pensée
La volonté permet de faire beaucoup de chosechoses.
Il m’arrive souvent de trouver une solution satisfaisante à un problème informatique après m’être acharné dessus de manière déraisonnable. C’est à la limite du brute-force (i.e. une méthode consistant à tester toutes les solutions possibles jusqu’à ce que ça marche). Dans ces situations, la solution m’apparaît souvent de manière subite et surprenante, et donc si j’avais lâché l’affaire une minute avant, je n’aurais pas été comblé.
Lors d’une confrontation (jeu, duel, …) que j’apprécie, c’est pareil, je ne lâche jamais l’affaire face à un adversaire qui m’écrase ; pas pour le vaincre en soit, mais pour dépasser l’objectif que cela représente de le vaincre. Cette obstination paie souvent et me permet de progresser rapidement tout en repoussant mes limites.
Vu comme ça, ce comportement et le résultat qui s’en suit paraît logique. Mais peut-on pour autant en tirer une vérité générale, à savoir qu’il suffirait de désirer assez fort et assez longtemps pour obtenir ? C’est en tout cas une idée très en vogue depuis quelques temps, certains allant même jusqu’à parler de loi universelle.
Des forces, une loi.
Une loi basée sur une force d’attraction qui, si bien utilisée permettrait d’être maître de son destin ? « Super ! Où est ce qu’on signe ? » me direz-vous. Bien, mais d’abord regardons ça de plus près…
Le principe de cette force d’attraction est assez simple : plus vous pensez à quelque chosechose, plus vous augmentez la probabilité que cette chosechose vous arrive. Par exemple, le fait d’avoir envie de manger un plat particulier augmente la probabilité de manger ce plat particulier. Rétrospectivement, quand on finit par manger ce plat particulier, on comprend bien que ce n’est pas arrivé par hasard, que c’est lié avec cette intentionintention, cette envie qu’on a eu précédemment. Vu comme ça, ça paraît plutôt évident ; avec l’intentionintention, un lien (psycho)logique entre l’individu et l’action de manger le plat particulier est créé, lien qui n’existe pas avec les autres plats. Mais pour parler de « loi », il faudrait définir un peu plus « scientifiquement » les conséquences de l’établissement de ce lien, définir pourquoi la probabilité change avant et après l’intentionintention.
Une action physique et directe du lien ?
Techniquement, on pourrait en rester là et pourquoi pas considérer cela comme une loi de la psychologie. Mais certains envisagent d’expliquer cela par la physique, à travers les ondes et notamment le principe « naturel » d’émission-réception. Dans cette explication, il faut nous voir, nous en tant qu’unité corps-esprit, comme des émetteurs, tel que peut l’être une télécommande de télévision. Le fait de penser à quelque chosechose émet un signal sous forme d’énergie, des ondes ayant une certaine valeur, une certaine nature. Et qui dit émetteur dit récepteur ; dans le cas de la télécommande c’est la télévision. Si la télécommande émet un signal pour afficher la chaîne n° 2 alors la télévision va « réagir » et afficher la chaîne 2, c’est à dire celle qui correspond à la valeur de l’onde demandée. D’aucuns diraient que la télécommande a eu ce qu’elle « voulait ».
Chaque battement du cœur d’un individu commence par un battement électrique qui se propage dans l’organisme pour créer un champ magnétique autour du corps, un champ qui selon les appareils de mesures actuels semble s’étendre indéfiniment dans l’espace (à vérifier tout de même, je tire cette information du livre « La solution intérieure » de Thierry Janssen, l’appareil de mesure en question étant le SQUID). D’autres organes tels que le cerveaucerveau ont également un champ magnétique qui émane d’eux, néanmoins ils agissent sur des longueurs d’ondes différentes et leur intensité est nettement plus faible. Au niveau des couches basses, on peut penser que c’est à travers ces champs que l’émission et la réception s’effectueraient (en admettant qu’elles existent).
Après, la subtilité c’est qu’étant donné que nous sommes autonomes, notre corps n’émet pas comme une télécommande. En fait dès que nous portons notre attention sur quelque chosechose – que ce soit en bien ou en mal – nous émettons des vibrations qui vont « attirer » les chosechoses résonnant sur ces vibrations. Et c’est de là que viendrait les problèmes (et c’est également sur ce principe que reposent les thérapies de pensées positives, type « Yes Life »). En effet, nous ne portons pas notre attention uniquement sur ce que nous désirons, loin de là ; par conséquent nos préoccupations comme nos désirs sont considérés comme des demandes, des requêtes. C’est comme si on appuyait sur les boutons de la télécommande sans s’en rendre compte.
Du coup si on fait une fixation sur quelque chosechose qu’on ne veut pas ou qui nous ennuie profondément, et bien on va « attirer » cette chosechose :
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faire une fixation quand on n’arrive pas à s’endormir
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un moustique qui siffle dans notre chambre lorsqu’on essaye de dormir, si on laisse faire on va « fumer »,
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une fille qui fait une fixation sur son poids va finir par se juger grosse même en se retrouvant très maigre (anorexie mentale),
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une corvée que l’on n’a pas envie de faire peut vite finir par hanter nos pensées, on la « redoute »
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une démangeaison qui « gratte » plus on pense à la « gratter »
Tout ce qui est de la même nature énergétique que notre état d’esprit serait « attiré » à nous.
« La loi c’est moi. »
Depuis quelques dizaines de lignes, vous avez peut être remarqué l’utilisation de guillemets dans l’utilisation du mot attirer… Car c’est là que l’interprétationinterprétation physique commence à poser problème à la raison…
Personnellement je trouve que cette idée d’attraction reflète assez bien la réalité. Et je pense même qu’il y a énormément d’interactions entre le monde logique et le monde physique, interactions dont on n’a pas du tout conscienceconscience. Mais je mets des guillemets car lorsque je parle d’attraction, cela tient de la métaphore. Dans la réalité, c’est plus nous qui allons vers les chosechoses que l’inverse. Pour moi la force de la pensée est une force d’abstractionabstraction (perceptive) : le monde regorge d’informations mais on ne voit et donc on ne va que vers les chosechoses auxquelles on pense. Tout ce qui correspond à notre état d’esprit nous attire. On devrait donc plus parler de loi de connexion : notre vie reflète les chosechoses auxquelles nous sommes connectés (mentalement, spirituellement, …), par nos intentionintentions, notre façon d’être, etc… Cette formulation met d’ailleurs davantage en avant l’intérêt d’extérioriser ce que l’on veut être pour que les opportunités se connectent à nous, pour que l’on soit perçu par le monde comme on veut que l’on soit perçu.
Néanmoins la plupart des adeptes de la force de la pensée parlent d’attraction dans le sens strict du terme. Je me moque un peu, mais en gros, selon eux, si vous pensez très fort à de l’argent, l’argent va venir à vous « comme par magie ». Selon moi, on reste tout au plus sur un principe d’émission-réception de signaux, pas de « livraisons du Père Noël »… J’ai vraiment du mal à concevoir les objets (l’argent, les voitures, etc) comme des récepteurs ; pour moi c’est également nous les récepteurs (de nos propres émissions psychologiques). Après oui effectivement le résultat, la conséquence physique (de bas niveaubas niveau) de ces pensées logiques (de haut niveauhaut niveau), c’est qu’on va obtenir ce que l’on veut (et c’est bien pour ça que l’attraction est une belle image du phénomène). Mais dans ce cas, utiliser la loi d’attraction à bon escient revient donc à s’auto-persuader afin d’avoir l’état d’esprit et l’attitude nécessaires à la réalisation de ses désirs, voilà tout. À ce niveau, je pense que nous sommes des systèmes très fermés et que pratiquement toute la dynamique se joue en interne. La focalisation de la pensée est une façon de mobiliser ses forces intérieures, de faire de soi-même l’outil idéal pour atteindre son objectif. L’effet placebo et l’effet nocebo découlent d’ailleurs de cette auto-persuasion (qui sera le sujet du chapitre 15).
Bref, selon moi, il existe bel et bien des mécanismes psychologiques très puissants permettant ce que cette idée de « loi d’attraction de la pensée » avance. Mais, au delà du sens métaphorique facilitant leur compréhension, ils n’ont rien à voir avec des vibrations, forces mystiques, super-naturelles ou je ne sais quoi. C’est principalement du conditionnement psychologique et de la perception tout ce qu’il y a de plus « basiques », mais bien exploités.
La pensée est davantage une force pragmatique permettant d’aller vers, qu’une force qui attire.
Spirales Cette force d’attraction est très notable dans les jeux demandant de la concentration car elle crée des spirales. Le fait de gagner nous fait émettre – en gros – des « ondes positives » (confiance, satisfaction, apaisement) qui nous aident à gagner, qui attirent la victoire. De la même manière le fait de perdre nous fait émettre des « ondes négatives » (frustration, « rage », doute) qui nous font faire beaucoup d’erreurs et donc entraînent la défaite. Ainsi à moins de puiser au fond de soi même pour rattraper le coup, si on enchaîne les défaites et qu’on perdure pour essayer de gagner, vu les signaux qu’on émet, on a plus de chances de faire empirer les chosechoses. Dans le cas de la spirale positive, le joueur en question devient tellement sûr de lui que le doute disparaît de son esprit et lui permet de faire des merveilles. Il semble alors invincible et inarrêtable. |
Plus qu’une métaphore ? Comme je le disais, certains parlent d’attraction au sens propre. La pensée serait une force physique réelle créant des points d’ancrage pour attirer les chosechoses à elle. Elle influerait donc sur la matière ; au delà des pensées qui motivent et initient nos actions motrices bien sûr, même si c’est le même principe : déplacer et transformer de la matière grâce à des impulsions électriques. Des études (voir The Global Consciousness Project) ont d’ailleurs été effectuées pour tester l’influence de la pensée collective sur des générateurs de nombres aléatoires, et avancent que les valeurs enregistrées semblent s’affoler peu avant certains événements dramatiques mondialement médiatisés ou captivants. Bon, admettons. Mais ce qu’il est important de se demander c’est pourquoi l’impact a lieu peu avant les dits-événements et non pas peu après ? De la même manière, pourquoi les animaux sentent-ils le danger et fuient les lieux avant un cataclysme ? Cette question trouve potentiellement sa réponse – aussi saugrenue soit-elle – au niveau physique. En effet, la pensée se déplacerait tout simplement plus vite que la lumière, ce qui veut dire qu’elle va tellement vite qu’elle voyage dans le temps. Techniquement cela signifie que la causalité devient inversée : la cause n’engendre plus d’effet, c’est l’effet qui engendre la cause. Concrètement cela voudrait dire que si un cataclysme apparaît c’est parce que tous les animaux ont pris panique, et non l’inverse. Par exemple, admettons qu’un oiseau ait commencé à avoir très peur pour une raison quelconque, et que sa peur se soit propagée dans tout son groupe par le phénomène de contagion émotionnelle résultant du champ magnétique émanant de son corps. En survolant une zone, ils ont diffusé leur peur comme une antenne, et de proche en proche la peur est devenue globale. Face à cet effet de peur (émission négative), l’univers a répondu en créant une cause logique : la catastrophe naturelle. D’une certaine manière, les animaux ont créé cette calamité en se laissant emporter par la peur. De la même manière, cette théorie permet d’expliquer les nombreux miracles de Lourdes : ce n’est pas tant le lieu qui est « magique » mais c’est le fait qu’il y a là bas un rassemblement de personnes qui croient dur comme fer que ce lieu est effectivement magique et qu’il permet de guérir. Ce consensus unique crée un champ magnétique similaire à celui créé par les oiseaux, excepté qu’il résonne sur une fréquence bien différente. Et face à cet effet de croyance démesurée dans la guérison miracle, l’univers répond en créant des miracles. Le phénomène s’est d’ailleurs également créé par propagation à partir d’un seul élément « perturbateur » : une villageoise profondément convaincue a dit avoir vu la Vierge dans une grotte, ce qui a entraîné une ferveur chez les habitants des environs et de proche en proche a amené un afflux massif de convaincus. Pour en revenir à l’idée de base, en pensant à ce que l’on désire, on crée l’effet désiré. Un sportif ne devient pas gagnant parce qu’il a gagné mais parce qu’il est parti gagnant. Tout effet ayant forcément une cause, l’univers répondra et mettra en place les événements pour engendrer la cause de cet effet. En somme, l’effet devient cause et la cause devient effet. C’est exactement ce que nous avons vu dans le chapitre sur la dualitédualité avec l’inversion des pôles. Un système global Tout ne serait qu’un, un serait tout. Un ensemble de matière géré par un système informatique basé sur la fluctuation d’énergie à travers cette matière (~ cosmos). Chaque pensée serait extériorisée sous forme d’énergie et récupérée ailleurs ; cela expliquerait l’empathie, la perception d’auras, et par propagation la pensée de groupe (une personne rit tout le monde rit, une personne commence à crier et ça dégénère). Le système de signaux est profondément abstrait, il est partout ; par exemple faire des signes agressifs à quelqu’un (un doigt d’honneur, le traiter de tous les noms) et la réponse de la victime à ce signal sera probablement de la même nature, c’est à dire agressive. Ce qui se ressemble s’assemble. On imagine dans notre ignorance pouvoir penser n’importe quoi sans que cela ait une quelconque influence extérieure (pensées d’hypocrites, fantasmes nocturnes, etc) alors que non seulement cela nous construit mais en plus cela modifie le cours des événements futurs et même dans une moindre mesure, l’univers. * Enfin bon, ce n’est là qu’une théorie, assez loufoque qui plus est… Par exemple dans le cas des animaux, il est bien sûr tout à fait probable qu’il s’agit tout simplement d’une sensibilité suffisamment développée pour permettre de détecter les changements anormaux de l’équilibre, et déclencher une réaction de panique et de fuite le cas échéant. Du reste je pense qu’on sous estime encore totalement la puissance que peuvent atteindre les effets placebo et nocebo. Mon intentionintention n’est donc pas de s’envoler vers les cieux avec cette idée (ce n’est pas le but de cet essai) ; mais malgré tout je pense qu’il est intéressant de prendre conscienceconscience de cette possibilité (et de la garder dans un coin de sa tête), tout en gardant les pieds sur terre. Car bien que potentiellement aberrante, il serait présomptueux d’affirmer qu’elle ne renferme pas une part de vérité au sujet de la pensée, la chosechose étant encore trop méconnue à notre époque. Je ne vais donc pas approfondir plus que ça sur l’influence externe de la pensée dans la suite de cet essai, mais en revanche je vais me concentrer sur son influence interne, beaucoup plus tangible. Et qui se suffit à elle même. En effet, si vous croyez à la loi d’attraction « externe » parce que vous voulez des résultats dans votre vie, et bien laissez-moi vous dire que vous n’en avez pas besoin. L’influence interne de la pensée est tellement puissante et pragmatique qu’il est inutile de théoriser une influence externe pour avoir des résultats. Et si c’est le côté mystique qui vous botte, et bien dites vous simplement que votre pensée peut devenir tellement puissante et vous mettre dans une telle dynamique que ça en devient mystique. |
Maintenant pour continuer, avant d’étudier comment il est possible de tirer parti de cette pensée (sans vouloir passer pour un énième partisan de la pensée positive et vous promettre – tout en arborant un large sourire – que vous allez pouvoir transformer votre vie !), étudions d’abord les origines, la source de ces mystérieuses pensées.