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Soulever les paupières invisibles

Un essai sur la logique du monde et de l'esprit
SOMMAIRE

Soulever les paupières invisibles

Un essai sur la logique du monde et de l'esprit

Chapitre 16

Le système de mémoire à court terme

Tout comme au niveau de l’ordinateur, le système de mémoire à court termemémoire à court terme du cerveaucerveau, malgré son importance essentielle, est celui dont seuls les initiés ont conscienceconscience de l’existence (au contraire de son pendant à long terme). Le caractère non intuitif de ce système provient probablement du fait qu’il soit évident qu’il faille retenir le passé, mais qu’en revanche il soit d’autant moins évident qu’il faille retenir le présent et à fortiori qu’il faille quelque chosechose pour retenir le présent. À ce propos, je trouve le terme informatique de « mémoire vive » vraiment évocateur quant à ce besoin particulier. Également, il faut remarquer que pris à part ce système n’a pas vraiment de sens (c’est avant tout un serviteur, cf chapitre 1) ce qui explique la difficulté à identifier son importance et même son existence.

Note : tout comme le système de mémoire à long termemémoire à long terme, le système de mémoire à court termemémoire à court terme est profondément abstrait. Entendez par là que toute distinction faite entre ces composants permet avant tout d’éclairer son fonctionnement, pas sa nature. En réalité il s’agit plus d’un tout difficilement intelligible que d’un ensemble de composants distincts.

Un rôle de gestion des tâches et des activités

En effet, la mémoire à court termemémoire à court terme (MCTMCT), malgré son nom de mémoire, n’a pas pour but de conserver l’information (note : la mémoire à long termemémoire à long terme non plus d’ailleurs!). C’est pour cette raison que l’on peut répéter ce que vient de dire son interlocuteur il y a une seconde avec aisance, mais que l’on peut difficilement répéter ce qu’il vient de dire il y a même une minute. Son rôle est de fournir un espace de travail nous permettant d’effectuer des tâches et de mener à bien les différentes activités de notre vie. Il permet l’acquisition et le traitement de données.

C’est un système flexible et « vivant » qui repose sur deux concepts fondamentaux : la mémoire de travail et les fils mentaux (ou fils d’exécution, mais encore plus simplement appelés ici les threads ; un concept propre à la vision de la cognition présentée ici).

 

La mémoire sensoriellemémoire sensorielle

Première de toutes les mémoires, la mémoire sensoriellemémoire sensorielle enregistre tous les signaux extérieurs via nos capteurs (« yeux », « oreilles », « peau », etc) sans filtrage. La quantité d’information est énorme mais ne reste que très peu de temps (cette mémoire se remplit et se vide constamment).

Seule une infime partie des données qui transitent dans cette mémoire est utile à la conscience.

L’inconscient quant à lui utilise ces données pour moduler l’exécution de ses procédures. Ce sont des fonctions auxquelles les données de la mémoire sensoriellemémoire sensorielle sont passées en paramètres. Je ne m’étends pas plus que ça car les procédures seront étudiées dans le chapitre suivant.

L’analyse de ces données par l’inconscientinconscient permet également l’appel d’actions réflexes (par rapport au danger notamment). On peut assimiler ce système de sécurité au système de gestion d’exceptions présent en informatique.

Bref cette mémoire est la source de toutes les autres données de l’esprit, c’est la matière de base, la connexion entre le monde extérieur et le monde intérieur. Cependant étant donné qu’elle tient «simplement» un rôle de relais entre les deux mondes, elle n’est pas sujette à des mécanismes logiques de haut niveauhaut niveau et ne présente donc pas un grand intérêt à l’étude.

Sur un ordinateur cette mémoire peut être assimilée aux registres sur lesquels transitent les données en provenance des périphériques d’entrées.

D’un point de vue plus global et moins abstrait (~ moins catégorisé), la mémoire sensoriellemémoire sensorielle peut être vue comme un sous-ensemble des activations temporaires actuellement en place dans le cerveaucerveau. Un sous-ensemble purement logique donc, sans réelle forme propre.

 

La mémoire contextuelle

La mémoire contextuelle est une petite mémoire un peu à part, qui contient diverses informations au sujet de notre situation actuelle. Elle permet notamment de répondre aux questions Qui suis-je ? Où suis-je ? Qu’est ce que je suis en train de faire ?

Il peut nous arriver de nous réveiller d’un long sommeil, un peu paniqué, et de ne plus savoir où on est, quel jour on est et qu’est-ce qu’on fait là. Ce phénomène qui peut se produire après un rêve, témoigne du fonctionnement de cette mémoire (elle est déconnectée ou mal chargée lors du réveil).

De la même manière, il peut nous arriver d’être tellement concentré et complètement immergé dans une activité que cette mémoire « disparaît » : on fait alors « un » avec l’activité, le sentiment de soi est évincé.

C’est une mémoire caractéristique de la conscienceconscience, mais elle ne présente également pas beaucoup d’intérêt d’un point de vue logique. Niveau implémentation, je pense qu’il s’agit d’informations injectées dans les intuitions (dont je parlerais dans les chapitres suivants).

À ma connaissance, cette mémoire n’a pas d’équivalence dans la psychologie traditionnelle.



La mémoire de travail

La mémoire de travail (MT) est une toute petite unité de traitement dynamique de l’information.

Elle est flexible et nous permet de manipuler les données, d’où la dénomination « travail ».

Sa capacité est très petite, elle ne peut contenir que très peu d’éléments en même temps (environ 7 intuitions). Elle repose sur le principe d’abstractionabstraction introduit dans l’acte I, dans le sens où elle ne conserve que ce qui est réellement utile dans l’instant présent.

C’est une mémoire très liée à la conscienceconscience (et à l’attention).

Dans la psychologie traditionnelle, il existe plusieurs modèles de la mémoire de travail, le plus connu étant celui de Baddeley et Hitch (qui se concentre principalement sur les composantes modulaires – ~ pour traiter les différentes modalités – de cette mémoire). Je suis plutôt d’accord avec ces modèles, mais du fait de leur spécificité ils ne permettent pas d’expliquer les phénomènes qui m’intéressent. C’est pourquoi le modèle qui est présenté ici (lui aussi spécifique, il n’aborde pas l’aspect modulaire) est propre à la vision de cet essai.



Un système de pile

La mémoire de travail fonctionne sur un modèle de pile (la structure informatique et non la pile électrique). Pour ceux qui ne connaissent pas, une pile est tout simplement une structure de chosechoses entassées les unes sur les autres. Exactement comme une pile d’assiettes. La particularité de ce type de structure étant qu’elle se remplit ET se vide par le haut.

Cette pile permet au cerveaucerveau de stocker les informations générées par l’activité en cours (thread principal, cf partie suivante). En fait cette pile se construit grâce à la capacité d’attention qui permet de sélectionner à la volée des informations issue de la mémoire sensorielle (filtrage du monde extérieur) décrite un peu plus haut, ainsi que de rapatrier des informations de la mémoire à long terme (filtrage du monde intérieur) qui est le sujet du chapitre suivant.

Des calculs (effectués par le « processeur », qui s’apparente aux unités du modèle de Baddeley) sur ces données externes et internes peuvent également apporter de nouvelles informations à la pile. C’est la capacité de réflexion, de raisonnement. D’un point de vue chimique on peut dire qu’on transforme certaines informations extérieures pour en créer de nouvelles.



Les données ne restent que peu de temps dans cette structure de petite taille, mais suffisamment longtemps pour permettre le déroulement par étapes successives. En d’autres termes, la pile se remplit et se vide continuellement au cours d’une activité. Seuls les éléments momentanément intéressants y sont stockés. Ainsi les éléments en haut de la pile (très récents) sont le centre de l’attention.

La prise de note (typique) est une tâche qui révèle assez clairement les spécificités de cette mémoire. La première étape consiste à filtrer les signaux du monde extérieur, que ce soit à partir d’un tableau ou de la voix d’une personne, grâce à notre capacité d’attention (guidée par une intentionintention). La seconde étape consiste à placer les informations retenues, à savoir une courte suite de mots, dans la pile. Enfin, la dernière étape consiste à retranscrire un par un les mots présents dans la pile sous forme écrite grâce à un accès clair et direct à ceux-ci. Puis il faut recommencer le schéma, et ainsi notre texte se construit petit à petit. Il n’est pas possible de tout enregistrer d’un coup dans la pile pour tout retranscrire plus tard, elle est trop petite pour ça.

Pour faire l’analogie, l’état de la pile au cours d’une activité s’apparente au parcours d’un long escalier ; on n’a pas besoin de « retenir » les marches que l’on a monté, ni les marches que l’on n’est pas près de monter d’ailleurs. Monter une marche apporte une nouvelle marche, qui elle même apporte une nouvelle marche, etc. Une fois une marche montée on commence à l’oublier car on n’en a plus besoin.

Analogie du parcours d’obstacles : on met dans la pile les éléments nous permettant de passer le premier obstacle, on le passe, on écrase la pile avec les éléments permettant de passer le second obstacle, on le passe, etc.

(Note : en psychologie, cette capacité correspond aux fonctions exécutives, et notamment à la « mise à jour »)

C’est à cause du fonctionnement par pile qu’il nous arrive de ne plus savoir ce qu’on vient de faire il y a 5 minutes (ou justement de retrouver ce qu’on était en train de faire avant d’être interrompu).

Fait intéressant, une « case » de cette pile semble pouvoir contenir aussi bien une intuition de très bas niveaubas niveau qu’une intuition de très haut niveauhaut niveau (cf chapitre I, l’abstractionabstraction). Il nous est en effet aussi « facile » de retenir 3 nombres différents que de retenir 3 groupes de personnes différents (imaginez un groupe comme étant un ensemble d’une partie de votre famille, ou plus simplement des groupes de musique).



Sur un ordinateur, la mémoire de travail peut être assimilée à la fameuse mémoire vive (RAM). Cependant sa capacité d’accueil est nettement inférieure. Il faut dire qu’une trop grande capacité entraînerait une trop forte « intelligence » et briserait probablement l’expérience de la vie telle que nous la connaissons (l’expérience de la vie étant selon moi le « but » du concept de conscienceconscience, sans certaines limites tout cela n’a pas lieu d’être. D’un point de vue de l’équilibre global formé par l’intelligence naturelle, je pense que la mémoire de travail n’a pas intérêt à trop évoluer en capacité car cela désolidariserait les individus de leur niveau d’existence, et donc de leurs rôles dans les écosystèmes). Bref pour en revenir à mon analogie, dans ce sens de limite de capacité, la mémoire de travail s’apparente plus à de la mémoire cache qu’à de la RAM.

Note : la pile est avant tout une image pour comprendre le fonctionnement logique. Au niveau physique, il est tout à fait possible que les cases correspondent aux endroits dans le cerveaucerveau où sont stocké les informations. Ces endroits seraient fortement activés (plus ou moins selon l’ordre de la pile) pendant un certain temps, ce qui permettrait le rappel.



Les threads (fils mentaux)

Au niveau de l’esprit, un fil mental (que j’appellerais plus simplement un thread) est la représentation mentale d’une activité au sens large, c’est à dire tout événement traité qui évolue dans le temps. Un thread se caractérise par un contexte, des « acteurs » (là encore au sens large) et un état d’avancement particulier, et est souvent associé à un but. C’est quelque chosechose de commencé et qui se poursuit (typiquement le cas des réflexions) ou tout du moins qui peut se poursuivre. Les réflexions sont toujours « cadrées » (autour d’un thème).

Selon moi, il s’agit presque d’un champ de recherche à part entière qui reste encore inexploré par la science actuelle (tout du moins je n’en ai jamais entendu parler). Alors certes, les activités et en particulier les petites tâches (sans réelle importance pour l’individu) font presque toujours partie des expériences de recherche, mais de manière très indirecte. Les données relatives aux tâches en elles-mêmes (et non aux résultats qu’elles fournissent) sont encore très lacunaires et peu étudiées spécifiquement. En outre, ce qui est particulièrement intéressant avec les threads, c’est leur côté persistant et évolutif ; ce sont les activités telles que les réflexions ou les projets qui mettent très bien en avant cela (tout comme elles mettent très bien en avant l’aspect « cadré » autour d’un thème qu’ont les threads). Je pense que c’est vraiment la clé de voûte permettant de lier la mémoire à long termemémoire à long terme au présent (et non au passé), d’un point de vue actif (et non passif). Dans le langage courant on parle de « décrocher » d’une explication, d’un cours, d’un projet, etc. Quand on parle de garder le fil, de perdre le fil, de rupture du fil, il faut bien que ce « fil » en question existe. Nous avons d’ailleurs de fortes capacités de garder le fil, de combler les trous, de recoller les morceaux, de « deviner » ce qui a pu se passer. Il est donc important pour moi de mettre un nom sur ce type d’entités afin d’organiser la réflexion sur le sujet.



Informatique, parallélisme et cognition inconscientinconsciente

Le thread est en fait un concept « repris » de (ou par d’un point de vue de l’abstractionabstraction) l’informatique. Dans cette discipline, un thread est une entité indépendante représentant une tâche et tous les éléments qui lui sont associés. Le rôle majeur des threads est de permettre l’exécution parallèle de plusieurs tâches en même temps de façon transparente. Les idées font leur chemin dans notre tête (d’ailleurs certains sujets tracent une route particulièrement importante dans notre cerveaucerveau), si bien qu’à la reprise consciente, on est bien avancé.

Par exemple, pour un étudiant face à un devoir de 5 heures sur 5 matières en même temps, il est judicieux de lire l’intégralité du devoir quitte a y passer une heure. En effet, inconsciemment le cerveaucerveau travaillera sur tout le devoir même si cet étudiant, consciemment, n’étudiera qu’un seul dossier en particulier. Si l’étudiant attaque le devoir dossier par dossier, son inconscientinconscient découvrira le dossier en même temps que sa conscienceconscience travaille dessus. Son inconscientinconscient n’aura donc pas pu travailler dessus au préalable. Un exemple peut être plus parlant : il ne vous est jamais arrivé de chercher un mot sans relâche, en vain, puis de le retrouver un bout de temps après alors que vous n’y pensiez plus ? C’est la même idée. (Nous pensons ne plus penser à certaines chosechoses alors que ces chosechoses nous « travaillent » inconsciemment).

Au niveau de l’esprit donc, un thread est la représentation mentale d’une activité au sens large, c’est à dire tout événement traité qui évolue dans le temps. Lorsque nous commençons une activité un thread est créé. On pourrait parler d’« épisode » pour coller avec la notion de mémoire épisodique, mais je trouve que cela n’est pas assez large et donne trop l’impression de quelque chosechose qui appartient forcément au passé, qui n’évolue plus, alors que les threads sont justement le lien entre présent et passé, comme nous le verrons plus tard.

J’ai donc décidé de conserver l’appellation thread d’une part par rapport à la pertinence de l’analogie informatique, d’autre part car nous allons voir que le cerveaucerveau (en particulier via la mémoire de travail) est une véritable machine à tisser des threads (thread = fil en anglais).

 

Threads, conscience et inconscient

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Sur ce schéma on peut faire l’analogie avec l’utilisation d’un ordinateur. Lorsqu’on utilise un ordinateur, on peut lancer plusieurs logiciels en même temps. Cependant nous n’en utilisons qu’un seul à la fois, même si l’ordinateur lui, travaille sur tous les logiciels lancés. Les logiciels lancés ce sont les threads en cours, au milieu. L’utilisateur qui ne peut porter son attention que sur une chosechose à la fois c’est la conscienceconscience C (incluant la mémoire à court termemémoire à court terme) à gauche. Et l’ordinateur c’est l’inconscientinconscient I à droite.

TODO Cognition inconscientinconsciente et avancement d’un thread – milestones (effet « ding ») :

Thread et mind-wandering

L’idée de thread est fortement liée à celle du mind-wandering et à celle du rêve éveillé. Quand un homme est posé là, sans parler, sans bouger, vous pouvez être sûr qu’il y a un fil d’idées qui tourne dans sa tête. De même, quand il semble effectuer une activité (conduite, écoute d’un cours, etc) il se peut tout a fait qu’il ne soit pas vraiment dedans et ait la tête ailleurs : un autre thread se déroule en même temps.

Personnellement il m’arrive très souvent d’avoir un petit fil d’idées « personnelles » pendant l’écoute, l’observation, la lecture d’autre chosechose. Ce qui peut être « embêtant » d’ailleurs. Par exemple si j’ai une idée très intéressante qui me vient en plein milieu de la lecture d’un passage important et que les deux ne concordent pas du tout, je vais être obligé de mettre en pause l’un des deux threads car ils s’empêchent mutuellement de se dérouler correctement. Je peux mettre de côté l’idée intéressante et finir de lire le passage important avant de m’investir pleinement dans l’idée intéressante (« Je finis de lire et je suis à toi », je ne peux pas être à toi en même temps que de faire l’autre activité, les idées ne vont pas se développer correctement et progresser efficacement).

« Qu’est-ce que je faisais à l’instant ? »

Ce qui est intéressant avec le mind-wandering, c’est qu’il peut être conscient : on « contrôle », on gère les événements, on regarde ce qui se passe dans notre tête, on fait attention, on suit ; ou inconscientinconscient :on ne se rend pas compte qu’on était ailleurs (ou alors on se rend compte quelques secondes ou quelques minutes après que ça ait commencé). Dans ce dernier cas, on peut vraiment parler de rêve éveillé, qui est pour moi simplement un cas extrême de mind-wandering.

En effet, je pense que d’une certaine manière, on est presque toujours en train de faire du mind-wandering, simplement à un degré moins apparent. Après tout, nous sommes loin d’avoir conscienceconscience de chaque seconde qui passe, de chaque pas que nous faisons, etc.

 



Notion de priorité

Chaque thread dispose d’une priorité qui définit son état d’utilisation actuel par le cerveaucerveau : principale, arrière-plan, suspendu, terminé. Certaines idées dorment, d’autres sont actives, trottent, tournent, virevoltent dans nos têtes…

Une priorité principale indique que le thread est sujet de l’attention, et donc de la conscienceconscience. Il ne peut y avoir qu’un seul thread de priorité principale à la fois. Lorsque deux threads « essayent » d’être principaux en même temps, on observe le phénomène de conflit d’accès aux ressources. Cela se traduit par une mauvaise exécution des deux activités associées.

Par exemple lorsque vous effectuez votre travail et que quelqu’un vous pose une question, il est difficile dé répondre correctement tout en continuant à travailler. Vous avez du mal à travailler ET du mal à répondre car vos ressources sont sollicitées des deux côtés. En fait tout le problème se situe au niveau de la mémoire de travail. En effet, sa pile (introduite plus haut) se remplit grâce aux données du thread principal auquel elle est connectée (c’est en fait cette connexion qui définit qui est le thread principal). Or, si deux threads veulent être principaux, il vont tour à tour se connecter à la mémoire de travail et la pile va tantôt contenir des données de l’un, tantôt des données de l’autre. Le résultat est une suite de données disparate, sans lien logique les unes par rapport aux autres. Ce phénomène fut l’un des gros problèmes des premiers systèmes d’exploitation multitâches qui plantaient très souvent car les données se mélangeaient dans la mémoire vive (phénomène de corruption).

C’est pour cela que dans la plupart des cas, au niveau de notre esprit, lorsque nous sommes confrontés à ce genre de conflit, nous changeons naturellement la priorité des threads pour régler le problème.



Analysons les différentes manière de procéder face à un conflit d’accès

Note : chaque mot en italique indique le changement de priorité d’un thread.

La solution la plus courante, c’est de suspendre le thread « travail » et faire passer le nouveau thread « discussion » en principal. On s’engage alors pleinement dans la discussion jusqu’à ce qu’elle soit terminée. Puis, on fait repasser le thread « travail » en principal, en le reprenant là où on l’avait suspendu (chargement de la pile à partir de la mémoire fraîche, j’en reparlerais dans les chapitres suivants).

Cependant grâce aux capacités de notre cerveaucerveau, d’autres solutions sont envisageables. En effet, si la conscienceconscience ne peut traiter qu’un seul thread à la fois, il faut savoir que ce n’est pas le cas de l’inconscientinconscient, loin s’en faut. Le cerveaucerveau est un système multitâches très performant conçu pour exécuter/tisser de nombreux threads en parallèle. La multitude de threads « invisibles », c’est à dire qui sont en cours d’exécution mais qui ne sont pas de priorité principale, sont dits d’arrière-plan. L’inconvénient de ces threads d’arrière-plan est qu’ils ne sont pas connectés à la mémoire de travail et ne peuvent donc pas utiliser la pile pour traiter l’information de manière dynamique. Pour mener à bien le traitement nécessaire de l’information de ces threads, l’inconscientinconscient use et abuse des procédures stockées dans la MLTMLT, c’est à dire sans rentrer dans les détails pour le moment, de réactions automatiques.

Dans l’exemple du thread « travail » en concurrence avec le thread « discussion », si le travail est assez mécanique, il est possible de le passer en arrière-plan et de laisser le processeur se charger de son exécution grâce à la mémoire procédurale. Ainsi vous pourrez mener à bien la discussion tout en effectuant votre travail.

Il est même possible de faire le contraire : faire passer le nouveau thread de « discussion » en arrière-plan et continuer d’effectuer le travail en principal. Cela signifie que c’est votre inconscientinconscient qui va répondre aux questions que l’on vous pose ! Néanmoins la mémoire procédurale étant peu adaptée à la discussion, votre inconscientinconscient ne pourra fournir que des réponses « bêtes », « protocolaires » (« Oui, oui », « Ok », « … Quoi ? »). Lorsque j’applique cette stratégie, je me retrouve souvent dans la même situation embarrassante : une fois que la discussion est terminée et plus tard lorsque le thread « travail » vient à être suspendu pour une raison quelconque (pause, travail terminé, etc) la conscienceconscience enfin déconnectée est de nouveau libre et c’est à ce moment que je prends conscienceconscience que la discussion est terminée et que j’y répondu sans vraiment m’impliquer ! Concrètement je me rend compte que j’ai répondu sans écouter et que j’ai même accepté quelque chosechose dont je me souviens à peine ( heure de RDV, etc ).

Au niveau de l’ordinateur, la gestion des threads est bien différente. Contrairement au fonctionnement du cerveaucerveau, on pourrait même dire qu’il s’agit d’une astuce, d’une « illusion ». En effet, comme la mémoire de travail de l’ordinateur (mémoire vive, RAM) est gigantesque et à accès direct (~ un très grand nombre de cases adressables et non une petite pile non adressable), toutes les données courantes (utiles ou pas) de tous les threads sont chargés dedans en même temps. C’est déjà une différence majeure. Mais en plus de cela, le processeur de l’ordinateur peut alterner de tâches un nombre incalculable de fois en l’espace d’une seconde ; si bien qu’en basculant en permanence entre toutes les tâches à cette vitesse, il donne l’impression de toutes les traiter en même temps, alors que d’un point de vue « quantique » il n’en traite qu’une à la fois. Bref, si les ordinateurs fonctionnent comme il le font actuellement, c’est uniquement parce que leur puissance matérielle est ridiculement grande. Si leurs capacités étaient palpables comme elles le sont au niveau du cerveaucerveau, il aurait fallu trouver une méthode bien plus fine, bien plus économe et nettement moins brute pour avoir ce que nous avons actuellement comme expérience informatique.

L’esprit semble capable d’exécuter des threads d’un assez haut niveauhaut niveau en arrière-plan. Par exemple, « avoir une musique dans la tête » signifie qu’un thread jouant cette musique est actuellement en train de « tourner ». L’exécution de ce genre de thread est généralement bon signe (dynamique) d’un point de vue de la santé (dans le sens où ils n’apparaissent que quand ça va, un peu comme certains signes étudiés par le langage du corps).



De l’importance de gérer ses threads

TODO : d’ailleurs il est intéressant de noter que les cours sont généralement enseignés de manière parallèle. Faire tout un programme d’une seule traite à bien sûr des avantages, mais je pense que globalement c’est nettement moins adapté à nos capacités : cela demande de digérer de gros morceaux assez rapidement, cela favorise la lassitudelassitude et cela ne marque pas sur la durée. C’est certes plus productif d’un point de vue de la quantité, mais cela sort des produits non finis, non aboutis. Pas le temps de s’adapter ni de marquer. Beaucoup de mes projets sont ouverts pour pouvoir évoluer dans le temps.



TODO : Ouverture (~ port), écoute, serveur.

Pour vous donner une anecdote, j’écris très rarement mes articles (un article étant grosso-modo l’équivalent d’un chapitre de cet essai) d’un coup ou même sur une courte période. Non, dès qu’une idée d’article me vient, je tâche de la conserver en mémoire et dès que possible, je crée un brouillon et je note un résumé de cette idée : je plante une graine ; c’est ça créer un « thread ». Le simple fait que je n’ai pas conscienceconscience d’avoir terminé la réflexion sur ce sujet induit la vie de ce thread. Ainsi, parfois de nombreux mois après (et même plus rarement, des années), une autre idée en rapport avec ce thread m’apparaît et j’enrichis ou même reprend le brouillon associé. Ce n’est pas un travail linéaire. Bien sûr, le fait de se concentrer sur le sujet d’un thread accélère grandement la venue des idées (notion de mode d’opération de la conscienceconsciencemode d’opération de la conscienceconscience, c’est ce qui vient juste après), cela arrose la graine et accélère le temps relatif à cette graine. Mais sur une même période, on finit toujours par atteindre un plafond et ne plus avoir d’idées. Alors que quand on se confronte à un même problème et qu’on réfléchit à un même sujet à plusieurs points éloignés dans le temps, notre point de vue varie et donc on peut entrevoir des idées auxquelles on avait pas du tout pensé avant. Ainsi, certaines idées clés semblent apparaître uniquement après une expérience extérieure, avec le temps, d’où l’intérêt de faire vivre le thread longtemps et de ne pas être pressé. J’utilise exactement le même procédé lorsque je développe un programme ; je mets toutes les fonctionnalités que j’ai en tête, je passe à autre chosechose, et ultérieurement je l’enrichis et le restructure au fur et à mesure que le temps passe et que les idées viennent et/ou s’articulent d’une meilleure façon.

(TODO source efficacité)

Bien sûr cette vision des chosechoses ne colle pas du tout avec les sociétés à rythmes industriels qui veulent tout et maintenant, qui croient que l’efficacité provient d’un travail acharné. Se forcer en permanence n’est clairement pas la solution… De plus, c’est l’inconscientinconscient qui travaille, pas la conscienceconscience. Il m’arrive par exemple d’avoir des intuitions très intéressantes lorsque j’effectue une activité manuelle ou même lorsque je suis sur le trône… Pourtant ces idées ne sont clairement pas en rapport avec le contexte. C’est du repos et du relâchement que naissent le vrai travail (cf dualitédualité chapitre3). C’est comme si peu importe notre entêtement, certaines chosechoses ne nous sont données qu’à certaines doses qu’il faut savoir attendre, des chosechoses révélées en temps et en heure. Je reviendrais plus en détails sur ces phénomènes cognitifs dans le chapitre 18.



Pour savoir consciemment si un thread en particulier est démarré, posez vous la question associée au but de ce thread. Si votre cerveaucerveau répond immédiatement, précisément et sans l’ombre d’un doute, alors le thread est démarré et tout est quasiment joué, compris, gagné.

Par exemple, demandez à quelqu’un ce qu’il souhaite de la vie. Si la réponse n’est pas immédiate, alors vous pouvez lui assurer qu’il attendra longtemps. Si un individu ne sait même pas ce qu’il veut, comment veut-il que son inconscientinconscient y travaille ? Se tenir au courant soi même, initier les threads, c’est la moitié du chemin. Pour faire l’analogie, l’idée c’est de tenir un rôle de professeur de classe, un rôle de directeur, qui vient voir de temps en temps comment les élèves/employés avancent dans leur travail. Et on sait tous très bien que le simple fait que le professeur/directeur passe dans les rangs suffit à relancer le travail. Avec les threads c’est la même histoire, vous êtes le directeur et eux sont vos employés.

TODO LINK VERS BIAIS APPRECIATION :

Éviter d’alimenter (voire d’initier mais c’est peut être hors de notre contrôle) des threads en rapport avec quelque chosechose d’extérieur (œuvre – jeu, film, livre, personne, etc). Vous n’avez pas de contrôle (ou alors il est très minime) sur ces chosechoses, tout travail interne n’aura pas de réalisation externe car vous n’avez pas d’influence dessus ; temps perdu, déception, les conséquences peuvent être lourdes. Il est plus raisonnable de prendre les chosechoses extérieures comme elles viennent.



Les modes d’opération de la conscienceconscience (MOC)

Chaque thread est associé à un mode d’opération de la conscienceconsciencemode d’opération de la conscienceconscience, à savoir une adaptationadaptation de l’esprit permettant de conscientiser le type de situation traitée. En effet, notre esprit est flexible et polyvalent, il nous permet de traiter des situations et des activités différentes et variées : on peut comprendre et mener des activités sociales, on peut comprendre et mener des réflexions sur le monde, des réflexions scientifiques, on peut comprendre l’art, la musique, le dessin… Pour se faire, notre esprit doit s’adapter. Nous avons ainsi plus d’une façon d’être conscient, notre conscienceconscience est différente selon ce qu’on fait, elle dépend de ce dont on a conscienceconscience. Quand toutes nos pensées convergent vers notre bien aimé ou quand nous sommes plongés dans un travail technique, la conscienceconscience n’a rien à voir. C’est comme deux mondes différents. Il existe donc différents domaines d’application de la conscienceconscience, et par conséquent différents modes d’opération de la conscienceconscience.

Ces modes d’opération peuvent être vus comme des programmes que nous chargeons sur notre cerveaucerveau et qui définissent l’état d’esprit dans lequel nous sommes (notre façon d’être, notre façon de penser), notre comportement, nos préoccupations, nos ressources à disposition.

L’existence de ces modes d’opération de la conscienceconscience est d’ailleurs perceptible lorsque nous adaptons « naturellement » notre comportement en fonction de notre interlocuteur. On change notre façon de parler, notre vocabulaire, on exprime certaines émotions, on en réprime d’autres, etc. On est différent, il y a une régulation émotive et réflexive (~ pensées). On peut voir un mode d’opération de la conscienceconsciencemode d’opération de la conscienceconscience comme une « facette » de notre personnalité. Un mode d’opération de la conscienceconsciencemode d’opération de la conscienceconscience pour le « boulot », un pour les « potes », encore un autre pour la famille, etc. Pratique. De manière générale, la société et notre intégration avec celle-ci conditionnent grandement nos modes d’opération de la conscienceconscience : cela définit nos approches, cela définit ce qui est faisable, … D’où les différences majeures entre les individus de deux sociétés différentes (et les similarités entre les individus de deux sociétés semblables).



Mode d’opération de la conscienceconscienceMode d’opération de la conscienceconscience étendu et filtrage threadique

Par abstractionabstraction agglomérante, un groupement de threads (~ domaine d’application) dessine un mode d’opération de la conscienceconsciencemode d’opération de la conscienceconscience. Un mode d’opération de la conscienceconsciencemode d’opération de la conscienceconscience est actif si des threads actifs lui sont associés. Et comme certains threads restent actifs inconsciemment, on peut rester dans un état d’esprit plus longtemps qu’on ne le pense (et cet état peut avoir une influence globale). Autrement dit, même si notre esprit est flexible, l’adaptationadaptation récente ne se lève pas instantanément (ce qui est en soit, une forme d’adaptationadaptation). On est en quelque sorte limités dans le changement de modes d’opération, modes d’opération qui ont donc aussi une portée globale. L’état actif d’un mode d’opération permet de maintenir ses threads en vie et paradoxalement ses threads permettent de le maintenir actif (cf la dualitédualité, chap. 3).

C’est « à cause » d’un mode d’opération de la conscienceconsciencemode d’opération de la conscienceconscience proliférant que l’on ne peut profiter de certaines chosechoses convenablement (se détendre quand on est dans un « mode stressé », ne pas arriver à se détacher de son travail, …). Les threads associés sont tellement lancés qu’il est difficile de faire disparaître le mode d’opération incriminé. C’est pour cette raison qu’il est bénéfique d’apprendre à tout arrêter d’un coup, de lâcher prise, afin d’améliorer la flexibilité de son esprit. Un mode d’opération de la conscienceconsciencemode d’opération de la conscienceconscience est un filtrage particulier sur le monde (qui peut être très « personnel » dans le sens où l’individu voit le monde d’une manière très particulière).

En effet, selon les threads actifs notre vision, notre perception, notre interprétationinterprétation des chosechoses est différente. Typiquement, les threads impliquant une recherche vont fortement affecter ce filtrage. Par exemple quand on cherche un objet (ruban adhésif), on peut le trouver à des endroits où on ne l’attendait pas, alors même qu’on passe très souvent dans ces endroits ; tant qu’on n’en avait pas besoin, on ne le voyait pas. Généralement, on ne cherche pas un objet particulier mais des qualités abstraites et fonctionnelles : un « truc » qui fera l’affaire. Par exemple un objet permettant de remplir le vide dans un colis, afin de bloquer les chosechoses qui y sont contenues : on cherche des dimensions particulières, une rigidité particulière, une importance générale particulière (objet peu important, dont on peut se débarrasser). C’est un cas de filtrage relativement simple et courant, et pourtant déjà complexe.

Il se peut qu’on ne trouve pas cet objet et qu’on finisse par abandonner la tâche. Et pourtant si « par hasard » on tombe sur cet objet, on va bel et bien le voir. C’est ça l’idée des MOC étendus, le maintien du filtrage et du « but ». Un autre exemple peut être plus probant : un jour, je fais le grand ménage. J’arrête de faire le grand ménage. Peu après, alors que je faisais autre chosechose, je vois une tâche. J’ai envie de la nettoyer.

L’idée intéressante, c’est que certains threads resteraient inconsciemment actifs tant qu’ils n’aboutissent pas (~ pas trouvé de réponse ultime et satisfaisante), et que par conséquent on serait toujours en train de chercher certaines chosechoses.

Je développerais cette relation très intéressante entre l’interprétationinterprétation de haut niveauhaut niveau et le filtrage threadique dans le chapitre 19.

Basculement de mode actif

Comme dit précédemment, un mode d’opération de la conscienceconsciencemode d’opération de la conscienceconscience s’articule généralement autour d’un domaine d’activités et se caractérise par des préoccupations principales spécifiques.

Basé sur les threads, le mode actif utilise la fameuse pile d’intuitions de la mémoire de travail. En temps normal, l’exécution des threads fournit à la pile, selon un rythme variable, de nouveaux éléments lui permettant de prospérer. Par exemple quand on travaille sur quelque chosechose, tant qu’on n’a pas fini on alimente la pile par la concentration sur le travail. Lorsque l’attention n’est plus sur le travail, le thread n’alimente plus la pile (un thread associé à un autre MOC l’alimente). Quand on est en soirée, tant qu’on ne s’ennuie pas et qu’on n’est pas trop fatigué, on alimente la pile. Bien sûr on peut délibérément changer de mode d’opération sans que la pile soit vide, mais ce n’est pas « naturel ».

Le fait que les threads d’un MOC n’alimentent plus la pile va entraîner son remplacement.



Une activité adaptée (un bon cours par exemple) induit un rapport d’alimentation/élimination de la pile efficace et rythmé.

Si l’alimentation est trop forte, on est submergé et on perd le fil (c’est le cas de le dire). Si elle est trop faible on s’ennuie et on va voir ailleurs.

Si l’élimination est trop faible on finit par être submergé par l’accumulation (on est trop lent). Si l’élimination est trop forte, il se peut que l’assimilation n’ait pas abouti et que l’activité soit inefficace (on se précipite). Les threads externe et interne doivent être synchronisés.



Filtrage et attraction/aspiration (spirales) :

Plus la quantité de données associée à un mode d’opération de la conscienceconsciencemode d’opération de la conscienceconscience est élevée, plus un individu a de « chances » de passer dans ce mode d’opération et d’y rester.

Notre perception de l’environnement et de « la vie » dépend grandement du mode d’opération de la conscienceconsciencemode d’opération de la conscienceconscience dans lequel on est. C’est un filtrage appliqué sur le monde (filtrage threadique). Seules les informations potentiellement utiles (relativement aux threads) sont retenues. Par conséquent certaines qualités des chosechoses ne sont pas traitées.

On peut ainsi considérer la dépression comme un mode d’opération de la conscienceconsciencemode d’opération de la conscienceconscience, ou tout du moins comme un dysfonctionnement de ce système de filtrage. C’est un état dans lequel on est constamment tourmenté et dans lequel on ne voit que de le « mauvais » à perte de vue. Ce mode d’opération de la conscienceconsciencemode d’opération de la conscienceconscience s’auto-maintient du fait de sa prépondérance et de la « suppression » de toutes qualités perçues qui empêche le basculement dans un autre mode d’opération (la pile s’alimente de négativité, voir aussi lattraction de la pensée et l’auto-suggestionsuggestion). C’est un cercle vicieux dont il est très dur de se sortir (surtout « tout seul », sans aide extérieure). Cet état est source de remise en question irrationnelle et donc de comportements inhabituels. J’en parlerais plus en avant dans un futur chapitre 21.



ConscienceConscience principale et mode de vie

La conscienceconscience principale renvoie à la « personne » que nous sommes la plupart du temps, en opposition à la (ou aux) personne(s) que l’on pourrait être si nos activités étaient différentes. C’est l’agglomération des parties de l’esprit qui sont activées au quotidien. Cette conscienceconscience principale induit un mode de vie. On peut voir les modes de vie comme une limitation à un ensemble de modes d’opération de la conscienceconscience déterminés et une alimentation constante de ces derniers.

Globalement on change de mode de vie lorsqu’on change ses habitudes et lorsqu’on change de niveau de conscienceconscience.



Niveau de conscienceconscience

Un mode d’opération de la conscienceconsciencemode d’opération de la conscienceconscience s’applique à un niveau de conscienceconscience. Par exemple, le travail philosophique, la recherche d’optimisation, l’aide sociale, la « vie de consommation » se situent à des niveaux de conscienceconscience différents. Sur le bas niveaubas niveau, ils ne vont pas impliquer la même activité cérébrale. La réalisation du fonctionnement d’un MOC demande une conception des chosechoses dont il traite (et des interactions avec), conception et interactions nécessitant une activité particulière de l’esprit.

Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il y a des niveaux supérieurs et inférieurs (juste différents : certaines parties sont activées, d’autres inhibées), mais je pense qu’il faut élever ou baisser sa conscienceconscience pour concevoir correctement différentes activités/situations. Je pense également que les individus ont des niveaux préférentiels, et qu’ils ne dépassent que très rarement certains seuils.

Pourtant, le maintien sur des niveaux de conscienceconscience extrêmes peut avoir de graves conséquences sur le long terme (abrutissement, folie, perte de contrôle, dégénérescence, dépression, etc).

La plupart des gens voient leur esprit comme une seule et même chosechose, alors qu’il voit leur corps comme un ensemble composé d’une tête, de bras, de jambes, etc. En fait, tout comme notre enveloppe physique, notre esprit est composé de plusieurs éléments.

Lorsque nous exerçons une activité physique, certaines parties de notre corps vont se développer. Si on doit souvent marcher on se fait les jambes, si on fait un travail manuel on se développe les bras, etc. Il en va de même pour l’esprit. Certaines activités, et a fortiori certains modes de vie, entraînent un développement disparate de l’esprit. Des activités sociales développeront la partie « superficielle » en relation avec l’extérieur, tandis que des activités en solitaire développeront un niveau interne, plus profond. Nous pouvons ainsi entrer plus ou moins facilement dans des modes de conscienceconscience bien différents, qui agissent à un niveau plus ou moins profond d’intuitions.

Physiquement nous remarquons bien lorsque nous abusons sur certaines zones, mais logiquement c’est plus difficile à accepter.



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